Capitolo 4 :: Lendemain qui (dé)chante

Pubblicato: 19-03-10 - Ultimo aggiornamento: 19-03-10

Commenti: Voilà voilà. Notre petit Ryo qui arrive et qui se réveille de mauvaise humeur.

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Allongé sur le ventre sur un lit qui pour une fois était le sien, un corps nu se retourna sur le matelas en le tâtonnant du bout des doigts. L’homme était à la recherche du second corps qui aurait dû se trouver à ses côtés, un corps féminin celui-là. Mais il ne rencontra que les draps glacés sous ses doigts alors qu'il aurait dû y rencontrer la peau douce et soyeuse de sa partenaire. Ryo Saeba s'assit brusquement sur le lit en entendant quelqu'un frapper à la porte du rez-de-chaussée de l'appartement. C'était sûrement ce bruit qui l'avait tiré de son sommeil. Il n'était, après tout, que 9 heures et demi du matin, trop tôt pour que son organisme se réveille déjà de lui-même. Surtout après la nuit qu'il venait de passer... Ryo grogna en se frottant les yeux avant de se lever en réentendant frapper à la porte d'entrée de leur appartement. Il se leva en rouspétant, cherchant des yeux un caleçon. Il ne pouvait vraiment pas être tranquille, même chez lui, 9 heures du mat’ et on venait le déranger.  

- J'arrive, j'arrive  

Les cheveux en bataille, mis dans cet état en grande partie par les mains de sa partenaire qui y étaient passées et repassées, Ryo descendit lentement les escaliers sans prendre la peine de se mettre autre chose sur le dos que son caleçon. Si les gens voulaient le voir présentable, ils n'avaient qu'à venir lui rendre visite à des heures décentes. Est-ce qu'il allait chez les gens aux premières heures de l'aube lui ? Est-ce qu'il frappait comme un forcené à leur porte, alors que c'était la première fois qu'il trouvait cette même porte fermée à clef ?... Non, il dormait bien sagement dans son lit avec sa compagne... Enfin, il aurait dû dormir bien sagement dans son lit, allongé aux côtés de sa compagne. Il aurait dû se réveiller en la tenant dans ses bras après lui avoir fait l'amour pour la toute première fois... La regarder dormir un moment, avant de la réveiller en douceur par de tendres caresses et des baisers légers. Avec peut-être un petit déjeuner au lit préparé par ses soins spécialement pour elle. Et passer la matinée au lit avec elle ensuite. C'est ce qu'il avait prévu de faire, c'était son programme de la matinée, méthodiquement étudié. Son premier réveil avec sa femme après qu'elle soit devenue son amante... Alors pourquoi se retrouvait-il seul dans son lit le lendemain matin avec aucune trace de sa partenaire dans l'appartement et quelqu'un qui lui donnait mal au crâne en frappant sur cette satanée porte.  

- Et merde ! Cette fois-ci c'est décidé Sugar ! La prochaine fois, je t'attache à mon lit ! On verra si tu arriveras à te lever avant moi comme çà.  

La prochaine fois... C'était clair, cette fois, il était bien réveillé, et pas que lui d'ailleurs. La prochaine fois... Il se lécha machinalement les lèvres à cette idée... Kaori délicieusement nue attachée à son lit... Voilà, il était fichu maintenant. Il n'avait fait l'amour qu'une seule fois avec elle et il en redemandait. C'était la première fois que cela lui arrivait d'en redemander auprès de la même femme. Généralement, il n'avait que des relations d'une nuit, jamais plus... Mais là... Cette femme là, il l'avait dans la peau depuis trop longtemps. Jamais il n'arriverait à s'en passer maintenant qu'il avait enfin pu goûter à son corps. Maintenant qu'il avait enfin pu toucher son âme... Pauvres miss mokkori, elles venaient de perdre leur étalon, même si elles ne le savaient pas encore. En lui faisant l'amour, il venait de se passer la corde au cou. Ryo s'arrêta brusquement dans son chemin vers la porte à cette pensée et serra ses poings en fermant les yeux. Pourquoi ?... Pourquoi avait-il fallu qu'il utilise justement cette expression là ? Il n'avait pas besoin d'avoir ces images là dans sa tête. Pas maintenant. Pas après la nuit qu'il venait de passer avec elle... Il reprit sa route vers la porte. Son visiteur allait finir par casser celle-ci s'il continuait à vouloir s'acharner ainsi sur elle. Son visiteur... Il allait tuer son visiteur. Surtout qu'au son du tambourinement, ce visiteur ne pouvait être qu'américain. En grognant, il ouvrit brusquement la porte après avoir fait tourner la clef, geste auquel il était peu habitué et faillit se prendre un coup de poing dans la figure pour sa peine. Gagné, il avait eu raison... Mick se tenait en face de lui, le poing en l'air prêt à frapper sur sa porte et le regardait avec son air goguenard. Il avait réussi à arrêter son poing à la dernière seconde.  

- Oh des fleurs ! C'est pour moi ? C'est trop gentil voyons, il ne fallait pas Mick.  

Mick l'ignora en entrant, comme s'il avait été invité à le faire, dans l'appartement de City Hunter en gardant son bouquet d'immortelles contre lui. En arrivant dans le salon, son regard fit le tour de la pièce un instant quand il se rendit soudainement compte que cela faisait plus d'un mois et demi qu'il n'avait pas mis les pieds dans ce lieu. Il se retourna alors vers Ryo qui le regardait faire, le dos appuyé contre la porte qu'il venait de refermer, les bras croisés sur son torse nu. Mick hocha un sourcil en notant sa tenue, mais n'y fit aucune allusion, après tout, il était habitué depuis longtemps déjà à l'exhibitionnisme de Ryo Saeba.  

- Qui voudrait offrir des fleurs à un énergumène de ton espèce ?  

Le ton fit sourire Ryo. Cela lui paraissait aujourd'hui comme si cela faisait une éternité maintenant qu'ils ne s'étaient pas lancés de piques de cette manière. Une éternité depuis que tous dans leur bande avaient perdu leur sens de l'humour ou l'envie de rire.  

- C'était pour ma douce Kaori si tu dois tout savoir. Vu que j'ai pas encore pu voir ses jolis yeux depuis qu'elle est sortie de l'hôpital, je me suis dit que j'allais lui offrir ses fleurs préférées pour me faire pardonner mon manque de courtoisie. Mais en même temps, c'est toi qui la séquestre dans cet appart, c'est pas comme si j'avais pu la voir auparavant. Au fait, elle est où ma Kaori d'amour ? Que je lui fasse un câlin pour la consoler. Je suis sûr que tu as déjà eu le temps de lui faire des misères à ma pauvre Kaori en sucre. Je me disais que je pourrais l’emmener en promenade dans le parc mon petit poussin. C'est une jolie journée pour faire çà.  

Ryo grogna. Était-ce une idée de lui ou son collègue américain utilisait encore plus de petits mots doux à l'encontre de sa partenaire qu'il ne le faisait habituellement ? Il tourna le dos à son camarade en grommelant dans sa barbe  

- Kaori d'amour... Kaori en sucre... Mon petit poussin... Il commence à me saouler lui... Et puis quoi une belle journée ? Cette journée serait magnifique si elle se décidait à rester gentiment à sa place. Dans mon lit...  

Mais Mick ne l'entendit pas vraiment, il entendit juste une voix de fond, mais pas de paroles précises en tout cas. Ryo lui avait tourné le dos pour remonter à l'étage, sans faire plus attention à lui, probablement pour aller s'habiller et Mick le suivit machinalement.  

- Au fait ! Tu m'as pas dit. Elle est où Kaori ? Je m'attendais plus à ce que se soit elle qui vienne m'ouvrir. T'es pas du genre lève tôt habituellement toi.  

- Pour ton information, c'est toi qui viens de me réveiller en tapant comme un malade contre cette maudite porte. Et comme tu peux le constater, elle n'est pas dans l'appart Kaori. Je sais pas où elle est Kaori ! Elle était plus dans mon fichu lit quand je me suis réveillé Kaori !  

Les petits mots d'amour de son meilleur ami envers sa compagne lui avait tellement tapé sur les nerfs, qu'il ne se rendit même pas compte des paroles qu'il venait de prononcer et continua sa route. Mais cette fois-ci par contre l'Américain avait parfaitement entendu et il continua de le suivre, gardant le silence un instant pour assimiler ces mots. Ryo venait bien de dire que Kaori n'était plus dans son lit à lui quand il s'était réveillé n'est-ce pas ?... Ce qui impliquait que la jeune femme avait dormi dans son lit... Et si Ryo l'avait emmenée dans sa chambre à lui, cela ne pouvait dire qu'une seule chose. Un sourire en coin apparut sur les lèvres du blond.  

Quand il arriva dans la chambre du nettoyeur, celui-ci était déjà en train d'enfiler un jean se moquant totalement de sa présence. Ryo ne faisant pas attention à lui, Mick s'appuya contre le chambranle de la porte avant de laisser ses yeux faire le tour de la pièce. Oui, il ne pouvait plus vraiment faire comme si les paroles de son ami étaient dues à son imagination. Pas en voyant l'état de cette chambre dans laquelle des vêtements masculins jonchaient le sol, mais aussi un short que sa propre femme avait amené à l‘hôpital deux jours plus tôt. Encore moins en ayant noté le désordre de ce lit dont les deux oreillers avaient gardés des empreintes de têtes et où l'on pouvait constater en regardant de plus près sur les draps blancs, une infime trace de sang. Non, il ne pouvait pas ignorer ces signes. Son sourire se transforma en visage rêveur, tentant de deviner ce dont les murs de cette pièce avaient été les témoins silencieux. Ses yeux se portèrent sur Ryo quand il entendit celui-ci grogner à nouveau. Et il put voir son camarade faire lui aussi le tour de la pièce de son regard. Il semblait chercher quelque chose. Mais Mick n'y fit pas vraiment attention, tout ce qu'il pouvait voir, c'était la marque d'une morsure toute féminine entre le cou et l'épaule de son ancien partenaire. Ryo, ne faisant toujours pas attention à lui ou à ce que ses yeux pouvaient voir dans ce désordre, se tourna vers son armoire en soupirant et y récupéra une chemise qu'il enfila aussitôt. Sa petite furie lui avait apparemment volé la sienne. Si maintenant elle se mettait à lui piquer ses fringues en plus du reste, que pouvait-il faire ?  

- Tu as passé une agréable nuit à ce que je peux voir.  

Ryo se tourna vers lui, les mains posées sur le premier bouton de sa chemise, et il fronça les sourcils en voyant le visage de l'Américain.  

- Sors-toi immédiatement ces images-là de ta tête Mick.  

Sans se laisser décontenancer par le ton ou les paroles, Mick continua, rêveur.  

- Alors tu t'es finalement décidé à franchir le pas. Et tu as survécu... Tu en as même gardé quelques souvenirs apparemment.  

Machinalement, le nettoyeur numéro un du Japon porta sa main à son cou. Oui, pas de doute, elle l'avait mordu et y avait laissé sa marque. Mais il se souvenait avoir lui-même laissé des traces sur son corps, il pouvait donc l'excuser, enfin, uniquement si elle promettait de recommencer se dit-il en souriant. Pour toute réponse à son visiteur, Ryo grogna en sortant de sa chambre, terminant de fermer sa chemise en descendant les marches deux par deux. Une fois arrivé en bas, il enfila son holster, puis sa veste et attrapa ses clefs de voiture, son portable et ses cigarettes au passage avant de se préparer à partir. Mais au moment de franchir le pas de sa porte pour sortir de l'appartement, Mick l'arrêta d'une main sur l'épaule  

- Une seule question Ryo  

Le nettoyeur se retourne pour fixer son ami en silence, un sourcil levé pour montrer son attention.  

- Est-ce qu'au moins, çà valait la peine d'attendre si longtemps ?  

Contre toute attente, Mick le regardait sérieusement et non pas avec son air de pervers  

et Ryo sourit machinalement, se remémorant sa nuit, en sortant de l'appartement.  

- Tu veux vraiment que je te dise Mick ?... Çà aurait même valu la peine d'attendre plus longtemps encore.  

Il ne fit absolument plus attention à l'Américain goguenard qu'il venait de laisser derrière lui avec un sourire rêveur aux lèvres. Il descendit les marches de l'immeuble en courant sans vraiment le faire, après tout, il n’était pas vraiment pressé. Il avait une petite idée de l'endroit où sa partenaire pouvait se trouver de si bon matin, deux jours seulement après sa sortie d'hôpital. A vrai dire, il n'existait que deux endroits où elle aurait pût se trouver dans ces conditions, mais il penchait plus vers l'une, il commencerait donc par celle-ci. Ryo monta dans sa voiture et partit vers le premier endroit, sachant que quand cela concernait cette femme, il y avait peu de chance pour que son instinct lui fasse faux bond.  

Une fois arrivé dans la rue, il ne trouva pas de place en face du café, il fut donc obligé de se garer un peu plus loin et de finir la route à pied. Étrangement, les jeunes femmes toujours aussi peu vêtues faisaient attention à lui. Étrangement, il ne faisait pas attention à elles... Mais une fois arrivé à l'entrée de l'établissement, il hésita à pousser la porte. Il pouvait voir sa compagne de dos, debout en face du comptoir, mais il pouvait surtout voir deux bras féminins, secoués de soubresauts qui entouraient sa taille. Miki pleurait dans les bras de Kaori. En temps normal, il serait entré et aurait fait le pitre, comme si de rien était. Mais là, il n'était pas certain de pouvoir faire face à l'ancienne mercenaire. Même si Kaori était sortie d'affaire. Même si elle se trouvait là, en pleine forme... Il n'était pas certain de ne pas s'en prendre à Miki malgré tout... Ryo fit un pas de côté et appuya son dos contre le mur, à côté de l'entrée. Non, il valait peut-être mieux qu'il ne mette pas les pieds dans cet établissement. Par la porte entrebaîllée, il pouvait entendre en mots étouffés les apaisements que tentait de donner Kaori et les sanglots entrecoupés de mots d'excuses de Miki, alors il garda sa place et attendit qu'elle se décide à sortir.  

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